Au printemps 2018, nous sommes allés à Encausses les Thermes aux Pronomade(s) pour partager avec Marion et Philippe, les codirecteurs, nos intentions de création de ce qui deviendra la sonothèque nomade.
Le printemps suivant, ils nous proposent un accompagnement à plusieurs étages pour la création et l’expérimentation de notre « démarche à partager ».
La proposition est faite « d’imaginer dans un premier temps une itinérance de 3 semaines à St Gaudens. Présences, rencontres et collectages repartis sur le premier semestre 2020, qui donnera vie à une sonofête fin juin 2020 dans le quartier de la Résidence de St Gaudens. Avec cette idée de prendre le relais et de ricocher sur le travail que le collectif Random venait d’effectuer, avec la création de « L’agence de La Ligne » sur ce même quartier.
Puis dans un second temps, et pour répondre à notre volonté de faire de la sonothèque nomade un trait d’union entre l’ici et l’ailleurs, le proche et le lointain, le bout du monde et le fond du jardin, Marion et Philippe nous avaient également proposé d’imaginer dans un second temps une autre itinérance mais cette fois sur l’île de Mayotte. C’est une région insulaire française intimement liée à St Gaudens, puisque il y a aujourd’hui parmi les saint Gaudinois, une communauté mahoraise assez importante.
La crise sanitaire en aura décidé autrement, toutefois nous avions déjà installé « le bureau de la ligne de chants » et surtout commencé à rencontrer les habitants du quartier de la Résidence, que ce soit dans la rue, à l’école, dans l’EHPAD, ou encore au Foyer de Jeunes Travailleurs…
Mille mercis à eux de nous avoir donné du soutien, du courage et des rêves… et les moyens pour commencer à les mettre en œuvre !
Le monde est parcouru de « lignes de chants », écrivait Bruce Chatwin, grand écrivain voyageur s’il en fut, reprenant là un mythe des aborigènes australiens – de lignes de chant que chacun doit parcourir et reparcourir sans cesse, et sous ses pas, en écho à son chant, chaque chose nommée, oiseaux, plantes, roches, alors s’éveillera.
Extrait de l’édito du festival Étonnants Voyageurs 2018. Michel Le Bris