carnet de voyage

AUCUN N’EST LE POÈME

Publié le 4 novembre 2022

AUCUN N’EST LE POÈME
La langue se faufile entre les enfants à 4 feuilles, à 4 langues,
à 4 pôles du quartier, du clan, du lignage, de la maison.

La langue se déboussole, un poème percute l’immobile, en persan se répand dans la case à palabres, dans l’agora si loin de l’origine.

Ailleurs "Dieu" s’écrit en volutes, en volupté de courbes, "nuages" c’est une jonque survolée de 3 oiseaux,
ailleurs on fête la pluie, on danse dans la boue,
ailleurs ne peut être messie celui qui ne chante pas.

Langue de signes, signes des langues,
signaux en écritures de droite à gauche,
des messages surfilés,
des mètres-ruban de points d’arrêt, de zigzags,
la boutique retouche des identités,
ce qu’on raconte à la petite quand elle pleure.

Passagers pour Evry-Occident, les destinations se chantent
et la forme d’un pays c’est une femme, mère de l’humanité.

A la craie-tailleur, au coupe-fil, en surpiqûre, au pied de biche
on ajuste le nouveau costume du monde.
On trace, on crante, on enfile, on découd ;
la pièce sera unique, et unique le monde, unique l’enfant,
unique la berceuse,
unique le caché,
unique le parlé.

... Le monde en "créole cochon", en breton-catalan,
en épisodes de transformation d’intimité, en diversités,
en hymne d’Evry-couronnes d’oliviers, d’acacia, de graines de baobab,
de berceuses peules, de créole d’Haïti et de lignée Inca ...

Aucun n’est le poème,
nous sommes la virgule, le mot, le phonème, l’inspiration,
l’assemblée des migrations fécondes,
le SILENCE des inouïs !

Denis Péan

Denis nous a effectivement rejoint pour finir en beauté cette nouvelle itinérance à Évry Courcouronnes et comme à son habitude, coeur et harmonium indien battants, les yeux dans les yeux et les pinceaux à la main, il a pris son temps. Celui des vrais rencontres et du partage synonyme de petite fabrique d’humanité. Alors Merci Denis !

Immense merci du coeur aussi à Christophe Blandin-Estournet
A bientôt dans la vie. Bon vent et autres ravissements pour ta "jubilation" comme ils disent si bien en Espagne...

photos : Muriel Pierre